Le Grand Ballon en point de mire |
C’est que pour nous, membres du Club des Cents Cols, le mot “col” n’est pas synonyme de “grandes ascensions”. En tout cas, pas uniquement. Nos cibles sont des passages géographiques ayant la configuration caractéristique d’un col, grosso modo une forme de selle de cheval, et ce quelle que soit l’altitude. Celle-ci peut aller, si je m’en tiens aux cols routiers en France, d’une vingtaine de mètres (col de Beaulieu, dans les Alpes Maritimes : 17 m!) à un peu moins de 2800 m pour les plus hauts, l’Iseran ou le Col Agnel dans les Alpes…
Selon ces critères, le Grand Ballon n’est donc pas un col!
Point culminant de la route sous le Grand Ballon : ce n’est pas un col! |
Le choix du Grand Ballon peut dès lors sembler étrange! Mais il y a une explication : il arrive fréquemment qu’au cours d’une même ascension, on franchisse plusieurs cols géographiques. Ce fut le cas lors de cette journée mémorable. Sans quitter la route qui nous conduisait au sommet, Marie-Ange et moi avons franchi trois cols.
Le premier, le col du Herrenfluh (837 m), se situait vers le dixième kilomètre, non loin des modestes vestiges d’un château médiéval.
Col du Herrenfluh (837 m) |
Le col suivant, nommé Col de Silberloch (906 m), se trouvait au douzième kilomètre, au lieu-dit “Le Vieil Armand”, francisation très approximative du nom alsacien : le Hartmannswillerkopf, éperon rocheux s’élevant à 956 m.
Le site Internet dédié à cet endroit nous apprend que « un Monument National y est érigé en souvenir des combats qui s’y déroulèrent durant le premier conflit mondial, principalement en 1915. Le Vieil Armand était alors un sommet stratégique âprement disputé par les armées française et allemande. »
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Mémorial du Vieil Armand, non loin du Col de Silberloch (906 m) |
Le troisième col rencontré sur le parcours était pour nous un “col fauteuil”, selon un terme employé par certains centcolistes. Autrement dit : un col franchi en descente. Ça compte aussi ! Il s’agissait du Col Amic (825 m).
Col Amic (825 m) |
Lorsqu’on est en vélo de route, outre les “cols fauteuils”, il existe une autre astuce pour compléter nos collections de cols sans efforts démesurés : aller chercher des cols non revêtus, dit aussi “muletiers”, lorsqu’ils sont situés à proximité du parcours. Au cours de l’ascension du Grand Ballon, j’en ai glané deux. Le premier, à 50 m seulement de la route, s’appelait le Col du Freundstein (860 m). Très facile à atteindre par une piste parfaitement plate et praticable.
Col du Freundstein (860 m), vu depuis la route. |
Pour atteindre le second col muletier, dit “Col du Sudel” ou “Firstacker” (955 m), j’ai dû m’éloigner de la route d’une centaine de mètres, sans pour autant descendre de vélo, la piste en terre étant elle aussi parfaitement praticable.
Col du Sudel ou Firstacker (955 m) |
Avec ce cinquième col franchi depuis le départ de Cernay, mon total s’élevait désormais à 999. Plus qu’un col pour “mettre dans le mille”! Mais avant d’atteindre cet objectif, je devais d’abord terminer l’ascension du Grand Ballon, toujours en compagnie de Marie-Ange…
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Dernières rampes du Grand Ballon |
Au sommet, nous avons pris le temps de nous restaurer en terrasse et au soleil (pour moi : quiche lorraine et tarte aux myrtilles avec crème Chantilly…)
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Grand Ballon |
Panorama vers le nord du Grand Ballon |
Le col suivant, le millième pour moi, n’était plus qu’une formalité : un autre “col fauteuil”… Encore fallait-il d’abord avoir réussi à grimper jusqu’au Grand Ballon avant de pouvoir se laisser glisser jusqu’au Col du Haag (1233 m).
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Col du Haag (1233 m) |
J’avais comme une envie de m’y attarder pour savourer l’instant…
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Ferme auberge au Col du Haag |
Encore un regard vers le Grand Ballon, décidément assez fascinant…
Le Grand Ballon, vu depuis le Col du Haag |
La moisson de cols n’était cependant pas terminée puisque, quelques centaines de mètres plus loin, nous franchissions le Col du Moorfeld (1197 m), mon mille et unième, au prix d’une modeste remontée, suivie de quelques centaines de mètres de descente.
Col du Moorfeld (1197 m), vu en me retournant |
Avant d’amorcer le gros de la descente, nous sommes passés par Le Markstein (1200 m d’altitude environ).
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Le Markstein |
Au bas de la descente, nous avons fait une halte à Buhl, devant une petite Tour Eiffel. Celle-ci rend hommage à Maurice Koechlin, enfant du pays, ingénieur et concepteur de la Tour Eiffel, dont le brevet a par la suite été racheté par Gustave Eiffel.
Cette halte est l’occasion de remercier Marie-Ange pour m’avoir accompagné sur cette aventure, comme sur bien d’autres auparavant… Malgré l’assistance électrique, elle n’a pas ménagé ses efforts, craignant une défaillance de la batterie… Merci aussi à elle pour les photos souvenirs!
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Buhl : hommage à Maurice Koechlin (1856-1946) |
À notre retour à Cernay, mon GPS indiquait environ 70 km et plus de 1300 m de dénivelé positif. Le profil de la balade est là pour confirmer que le franchissement de mon millième col s’est avéré sportif!
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Profil approximatif de notre parcours |
Il ne nous reste plus qu’à nous motiver pour de nouvelles aventures! Nous avons déjà quelques idées qui nous trottent dans la tête…
Claude
Photos personnelles, avec la participation de Marie-Ange